«Ce dispositif de télécardiologie a littéralement changé ma vie»
Paul Peeters (75 ans) souffre d’insuffisance cardiaque depuis des années.
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Comment avez-vous été amené à entrer en contact avec la télémédecine ?
"J’étais suivi à la clinique de l’insuffisance cardiaque de la Citadelle depuis de nombreuses années. Puis en 2018, j’ai été hospitalisé pour dégradation de mon insuffisance cardiaque. J’y ai fait un choc cardiogénique, ce qui m’a conduit aux soins intensifs. Là-bas, j’ai fait une mort subite réanimée. J’ai donc été ressuscité si l’on peut dire. On m’a aussi diagnostiqué de la tachycardie ventriculaire.
En avril 2018, les médecins ont alors décidé de m’implanter un pacemaker. Puis, en septembre de la même année, comme je n’étais toujours pas très stable, mon cardiologue m’a proposé un système de monitoring à distance".
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En quoi consiste ce dispositif ?
"Il s’agit d’un petit capteur de pression que l’on place dans une branche d’artère pulmonaire. Il permet de mesurer les pressions d’artères pulmonaires".
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Comment cela se passe-t-il au quotidien?
"Chaque matin, je me couche sur un oreiller spécial et grâce au capteur que l’on m’a placé, différentes mesures sont envoyées à l’hôpital. Je dois aussi leur donner ma fréquence cardiaque et leur dire si je ressens certains symptômes.Toutes les données arrivent de manière cryptée sur des serveurs sécurisés et sont analysées par une infirmière dont une des tâches est de relever les alertes et de transmettre les données anormales au cardiologue.
En effet, depuis 2018, j’ai la chance d’être suivi à la fois par une infirmière spécialisée en insuffisance cardiaque parallèlement à une infirmière spécialisée en télécardiologie".
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Quels sont les avantages de ce suivi à distance?
"Selon mon cardiologue, ces différentes informations leur permettent d’anticiper une déstabilisation de deux à trois semaines. Concrètement, je vais beaucoup moins souvent à l’hôpital. Je n’y vais plus que pour faire contrôler mon pacemaker deux fois par an et pour des échos de suivi. Je n’ai plus été hospitalisé. Mon traitement a pu être optimalisé".
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Et cela a eu un impact sur votre vie au quotidien?
"La conséquence directe est que j’ai pu retrouver une vie beaucoup plus active. Il faut savoir que j’ai toujours été très sportif. Mais les derniers temps avant la pose de cet appareil, mes capacités physiques étaient très fortement réduites. Ce dispositif a littéralement changé ma vie. Grâce à lui, je refais du vélo tous les jours, j’ai repris des cours de néerlandais à l’université du troisième âge…".
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Comment avez-vous été sélectionné pour bénéficier de ce dispositif?
"À l’époque, l’hôpital menait déjà un programme de télésurveillance pour les patients cardiaques (1). Il n’y avait pas de cadre officiel de remboursement en 2018. L’équipe a alors décidé de m’inclure dans ce programme. Je leur en suis toujours très reconnaissant".
1. À la Citadelle, cette décision est prise par la Hart Team. Actuellement, plus de 300 patients sont suivis au centre par télémonitoring.
Avec cette campagne, l’INAMI veut faire connaître davantage encore aux prestataires toutes les possibilités offertes par une intégration pertinente de ces technologies dans leurs processus de soins et les inviter à sauter le pas. Les fédérations sectorielles beMedTech et Agoria soutiennent cette initiative.