Utilisation de l’e-cigarette chez les jeunes

Afin de mieux cerner les connaissances, les comportements et les opinions sur l'e-cigarette, tant chez les jeunes que chez leurs parents et le personnel éducatif, la Fondation contre le Cancer a donc commandé l'été dernier une étude réalisée sur un panel de quelque 2000 personnes au bureau d’études Indiville.

L'enquête montre que les jeunes de 15 à 20 ans ont un rapport différent à l'e-cigarette que leurs ainés. Alors que pour les plus de 20 ans, l'e-cigarette est plutôt utilisée comme aide au sevrage, pour les 15-20 ans, c'est une activité en soi. Pour plus de 6 jeunes sur 10, les parents ne sont pas au courant de leur utilisation.

Les arômes jouent un rôle important dans l’attractivité des e-cigarettes, plus encore que la nicotine.

Les grandes tendances qui se dégagent de l’enquête

  • L'e-cigarette fait partie du quotidien des 15-20 ans

    35 % d'entre eux ont déjà utilisé l'e-cigarette, 32 % l'ont fait au cours de l'année écoulée et 16 % déclarent l'utiliser actuellement. 61 % de ces jeunes ont un ou plusieurs amis qui en consomment et 59 % connaissent une personne de moins de 16 ans qui vapote.

  • Les jeunes ont une relation différente avec l'e-cigarette que les plus âgés

    33% des jeunes de 15 à 20 ans qui fument disent avoir déjà utilisé l'e-cigarette. Parmi les répondants plus âgés, ce chiffre n'est que de  4%.

    Pour les plus de 20 ans, le vapotage a été un moyen d'arrêter de fumer pour près de 9 personnes sur 10 (88 %). Chez les jeunes de 15 à 20 ans, ce chiffre n'est que de 1 sur 5 (20 %), ce qui indique que pour les 15-20 ans, le vapotage est une pratique en soi.

  • Les arômes jouent un rôle majeur dans l'attrait de l'e-cigarette

    Chez les utilisateurs d'e-cigarettes, l'arôme est un élément déterminant : les goûts alléchants pour 37 % et la découverte de nouveaux arômes à chaque fois pour 15 %. Or, 69 % des enseignants et 76 % des parents d'enfants âgés de 12 à 20 ans pensent que les arômes de e-cigarette qui attirent les jeunes devraient être interdits.

    Les autres motivations importantes sont la recherche du soulagement du stress (36 %) et la détente (34 %). Toutefois, la Fondation contre le Cancer tient à souligner qu'en cas de dépendance (et la nicotine est la mère des dépendances), on devient de plus en plus stressé. Il est donc important que les jeunes puissent trouver d'autres moyens de gérer leur stress ou leur anxiété.

    Le fait que l'e-cigarette soit moins nocive que la cigarette traditionnelle est une raison de consommation pour 27% de ses utilisateurs.

    Outre les questions relatives à la consommation, cette étude a également sondé la volonté d'essayer quand même la e-cigarette. Parmi les jeunes (15-20 ans) qui n'ont pas l'intention d'essayer une e-cigarette jetable, 43 % disent qu'ils la trouvent polluante et 34 % ne veulent pas commencer une habitude coûteuse. Le fait que les e-cigarettes jetables ne soient pas durables et nuisent à l'environnement est une raison pour 24 % d'entre eux de s'en abstenir.

  • Les amis sont au courant, mais les parents le sont moins

    Chez les jeunes (15-20 ans), ce sont surtout les amis qui sont au courant de l'utilisation de l'e-cigarette (88 %). Pour plus de 6 jeunes sur 10 (62 %), les parents ne sont pas au courant. Et seulement 1 élève utilisateur sur 10 (12 %) déclare que ses professeurs sont au courant. Les e-cigarettes jetables attirent les jeunes (15-20 ans) en raison de leur facilité d'utilisation (40-44 %), de leur prix (35 %) et de la possibilité de les dissimuler (33 %).

  • Différents canaux de vente

    Les jeunes (15-20 ans) achètent l'e-cigarette jetable principalement (50%) dans des magasins ouverts la nuit (night shops et stations-service), suivis par les vape shops (19%), les magasins de journaux (15%), les supermarchés (4%) ou en ligne (3%).

Les recommandations de la Fondation contre le Cancer
  • La Fondation contre le Cancer soutient pleinement l'interdiction des e-cigarettes jetables et félicite notre ministre de la Santé d'avoir été le premier ministre de l'UE à soumettre une telle interdiction à la Commission de l'UE pour qu'elle se prononce en la matière.
  • La Fondation contre le Cancer demande de mettre en place le plus rapidement possible une interdiction d'exposition des produits du tabac dans les points de vente afin de limiter les achats impulsifs, en particulier pendant la nuit.
  • Étant donné que les arômes constituent un attrait considérable pour l'utilisation (future) de l'e-cigarette, la Fondation contre le Cancer demande au ministre d'user de son pouvoir à cet égard et de réduire drastiquement le nombre d'arômes autorisés.
  • Un plan anti-tabac très solide est sur la table depuis décembre 2022. La Fondation contre le Cancer demande de ne plus tarder et de mettre en œuvre les mesures prévues, de préférence le plus tôt possible.